25 Mai 2020
Il serait faux de croire que le gadget offert avec le magazine soit la seule nouveauté proposée avec le Pif gadget n° 1, en février 1969. Il s’agit réellement d’une nouvelle formule de Vaillant, avec son lot de nouveaux personnages et de nouvelles activités. Feuilletons ensemble ce numéro mythique…
Après la couverture qui est aussi la première page de la B.D. de Pif (voir Pif, chercheur d’or), on a le droit à un édito de notre chien vedette qui nous en dit un peu plus sur le contenu de ce « nouveau Vaillant ». Finies les histoires à suivre, que des récits complets ! Quoique… on s’apercevra bien vite que pour un certain nombre de séries, mieux vaut lire les récits en question dans l’ordre de leur parution et ne pas un manquer un seul.
Jacques Kamb, le père de Zor et Mlouf et le co-créateur de Teddy Ted, propose Couik, l’oiseau préhistorique philosophe et astucieux. Il n’est pas encore accompagné de Pépépok, l’homme des cavernes, qui le rejoindra plus tard. Ce piaf bleu ne connaîtra pas le même succès que Dicentim, le petit Franc qui verra le jour en 1973, mais demeurera néanmoins une figure emblématique de Pif gadget, au point de revenir dans des histoires inédites dans la nouvelle version du magazine entre 2004 et 2008.
La grande série destinée à devenir un classique de la bande dessinée qui fait son apparition avec ce numéro un, c’est bien sûr Rahan, fils des âges farouches. Le scénario est signé de l’incontournable Roger Lécureux, un des pères fondateurs de Vaillant. Le dessinateur, André Cheret, ne trouve pas son style dès le début, il faudra attendre quelques épisodes pour que les personnages trouvent toute leur souplesse et que se mette en place un style unique et épique.
Comme si un gadget par numéro ne suffisait pas, Pif fidélise son lectorat avec un coupon hebdomadaire qui permet toutes les huit semaines d’obtenir un « super-gadget » mystérieux !
Dans Pif gadget, les pages de jeux, nombreuses, seront désormais regroupées dans un journal dans le journal… On y rencontrera notamment Ludo, un détective dont la planche de B.D. chaque semaine nous permettra de suivre une enquête et de tester notre ingéniosité.
Le tout premier gadget n’est rien de plus que des lunettes de soleil souples, mais en « Lumaline », c'est-à-dire d’aspect métallique et opaque pour adopter un style futuriste digne des grands héros de science-fiction.
Nikita Mandryka, que l’on connaît aussi sous le nom de Kalkus, inventeur des loufoques Aventures potagères du concombre masqué, apporte également un peu de nouveauté avec Ailleurs. Nouveauté dans la continuité, car cette série joue avec le même humour absurde auquel le Concombre masqué nous a habitué, pour notre plus grand bonheur…
Enfin, Marcel Gotlib nous propose ce qu’aujourd’hui nous appellerions un « spin off » de Gai-Luron, un gag dont le héros n’est autre que l’insupportable rongeur ayant pour habitude de s’incruster dans les cases de Gai-Luron et de Jujube. Cette série, pourtant amusante et originale, ne dépassera guère en tout la dizaine de planches (mais réimprimée dans Le nouveau Pif en 1984).
En conclusion : un gadget assez simple mais qui sollicite l’imaginaire, 20 pages de Rahan, des jeux en-veux-tu-en-voilà, Gotlib, des valeurs sûres comme l’univers naïf de Kamb, le Pif de Louis Cance, l’absurde de Mandryka pour les plus grands… tout est déjà là pour que, dès le premier numéro, Pif gadget démarre sur les chapeaux de roue !