13 Juillet 2020
C’est à partir du numéro 705 de Vaillant (novembre 1958) que Jacques Nicolaou reprend en main la destinée de Placid et Muzo. On pourrait presque dire « officieusement », puisqu’il ne signe pas ses planches et que son style se fond encore dans celui d’Arnal, co-créateur de l’ours et du renard. Peu à peu, son coup de crayon d’une grande clarté et ses personnages aux mouvements simplistes, voire rigides, vont gagner le cœur des plus jeunes lecteurs qui apprécient la tournure enfantine que prennent les planches des deux compères. De même, les caractères de Placid et de Muzo vont perdre de la complexité conçue dès leurs débuts par Pierre Olivier, pour se réduire à quelques traits essentiels : Placid est gourmand et paresseux, Muzo est bricoleur et malicieux. Beaucoup de lecteurs regretteront toujours le design souple et dynamique d’Arnal, et les intrigues rocambolesques imaginées par Olivier, néanmoins la version de Placid et Muzo de Nicolaou remporte un franc succès et ce jusqu’au départ à la retraite de l’auteur vers 1985-1986.
Quelques-unes des premières planches de Nicolaou, alors que son style personnel ne transparaissait pas encore clairement…
Bonus : le temps d'un numéro spécial automobile, en mars 1959, Arnal reprend en mains ses personnages. C'est peut-être bien la dernière fois qu’il met en scène Placid et Muzo...