17 Mai 2020
C’est en janvier 1942, dans une période très sombre de l’histoire du monde, que naît le bulletin d'information intitulé Le Jeune Patriote, imprimé et distribué clandestinement par le Front Patriotique de la Jeunesse, sous le Régime de Vichy, dans le but de lutter contre la propagande de l'occupant nazi auprès des plus jeunes et de les tenir informer des actions du Conseil National de la Résistance. Point de bandes dessinées dans ce qui ressemble encore plus à un tract qu’à un magazine (sauf un petit comic strip nommé Bidule, par Deran, à partir du n° 22), mais déjà transparaissent des valeurs humanistes qui serviront de fil rouge à cette publication tout au long des décennies à venir. Ce n’est pas moins de 30 numéros qui paraissent sous l’occupation.
Le 1er juin 1945, ça sent bon la Libération, et à cette occasion Le Jeune Patriote, à partir de son n° 31, est rebaptisé Vaillant, le Jeune Patriote - le journal des jeunes le plus captivant. Le tract devient alors magazine bimensuel, accueillant ses premières B.D. : Fifi, gars du maquis, récit romancé des actions de la Résistance, par Michel d'Eaubonne (scénario) et André Liquois (dessin) ; ainsi que Les aventures de R. Hudi junior et de Nitrate, série comique, par Eugène Gire.
Aux commandes de Vaillant, le Jeune Patriote : Ginette Cros, Madeleine Bellet et René Moreu (anciens Résistants communistes). Ils sont secondés par trois assistants, qui se sont, eux aussi, distingués par leurs actions contre les troupes du IIIème Reich : Pierre Olivier, Roger Lécureux et Jean Ollivier. Si ces deux derniers noms vous disent quelque chose, c’est qu’il s’agit des créateurs de Teddy Ted, Rahan, Loup Noir ou encore Docteur Justice - excusez du peu !
Le 14 décembre de la même année, Les pionniers de l'Espérance font leur première apparition sous les crayons de Raymond Poïvet (dessin) et Roger Lécureux (scénario). Il s'agit d'une B.D. de science-fiction prônant les valeurs du pacifisme, de la fraternité et du progrès social, qui viennent d'être mises à mal par la Seconde Guerre Mondiale. Ainsi, des héros de diverses nationalités se rassemblent pour explorer l’espace stellaire et défendre la Terre contre des extraterrestres aussi belliqueux que les nazis…
En janvier 1946, José Cabrero Arnal rejoint l'équipe du magazine à partir du numéro 48, avec divers strips et dessins d'humour, à commencer par « Le petit chien », déjà une figure canine.
A partir du n° 53 (avril 1946), le titre du magazine est raccourci en Vaillant mais conserve toujours le sous-titre du « journal le plus captivant ». Trois numéros plus tard, au n° 56, apparaissent pour la première fois Placid et Muzo, par Arnal (dessin) et Pierre Olivier (scénario), une bande dessinée promise à un bel avenir. Enfin, à partir du n° 59, le bimensuel devient hebdomadaire. Certes, le magazine n’a encore que 8 pages (il faudra attendre le n° 255, en avril 1950, pour passer à 16 pages), mais déjà les fondations de ce qui deviendra un magazine de légende sont posées.